L’ostéopathie.
« L’ostéopathie consiste, dans une compréhension globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de la mobilité des tissus du corps humain susceptibles d’en altérer l’état de santé. » ( Référentiel profession ostéopathe )
Pour mieux comprendre…
- Les structures du corps et les fonctions qu’elles doivent remplir sont interdépendantes. Si une structure perd de la mobilité, la fonction qu’elle doit remplir se trouve limitée pouvant entraîner un trouble fonctionnel. Par exemple, la structure » muscle » a pour fonction la contraction. Si le muscle est altéré, la contraction se fera moins bien. Il en va de même pour n’importe quel organe.
Pourquoi une structure perd de sa mobilité?
- Lorsqu’une partie du corps subit une agression physique interne (infection, mauvais alimentation, intoxication ..), externe (chute, « faux mouvement », entorse..) ou émotionnelle, cette zone du corps a tendance à se rétracter, à attirer vers elle les tissus l’entourant mais aussi à limiter ses échanges avec l’extérieur, ce qui peut avoir pour conséquence une altération de la fonction de cette zone comme vu précédemment.
- L’ostéopathe cherche donc à diagnostiquer et traiter de façon manuelle les restrictions de mobilité du corps qui peuvent se retrouver au niveau des os, mais pas seulement! Ne soyez donc pas étonné si votre ostéopathe traite votre bassin alors que vous venez pour des migraines !..
La dysfonction ostéopathique est une perte de quantité et de qualité de mouvement. Elle peut se rencontrer sur tous les tissus (os, articulations, fasciae, membranes intracrâniennes, dure-mère…).
Dans la médecine traditionnelle (ou allopathique), la lésion a une connotation irréversible (comme les brûlures, fractures…) tandis que la dysfonction ostéopathique est quant à elle réversible.
L´adaptation est un phénomène actif inventé par le corps pour aller au devant des contraintes anormales qui lui sont imposées lors d´une dysfonction ostéopathique. La vie s´organise autour et avec elle, c´est un mode économique pour l´organisme et réversible.
La compensation est un phénomène vécu passivement par l´organisme, obligé de faire avec ce qui le gêne. Elle évolue rapidement pour son propre compte en favorisant des dysfonctions secondaires, consomme beaucoup d´énergie et conduit le corps à la fatigue. Elle devient rapidement irréversible d´où la nécessité de la traiter.
L´originalité de l´ostéopathie est d´avoir compris que la structure n´influence pas seulement la fonction localement mais aussi à distance. Certaines dysfonctions peuvent être éloignées de leur cause structurelle et avoir des répercussions dans une autre région grâce à des liens mécaniques et fasciaux. Le fascia étant un tissu de soutien et d´engainement des éléments de l´organisme (os, muscle, tendons, viscères…), il est une pièce de liaison qui multiplie à l´infini les connexions possibles.
- LE CORPS POSSEDE SES PROPRES MECANISMES DE REGULATION
Pour que les processus physiologiques de guérison du corps soient efficaces il faut que nos cellules reçoivent tous les éléments dont elles ont besoin pour remplir parfaitement leurs fonctions. Cela a fait dire à Andrew Taylor Still que « la règle de l’artère est suprême » (A.T. Still : autobiographie Sully ISBN 2-911074-08-04 page 128). Les cellules doivent pouvoir se régénérer et se débarrasser de leurs déchets. Pour cela il faut que le sang, la lymphe, en un mot tous les liquides du corps, circulent librement. C’est le mouvement qui facilite l’acheminement des liquides dans les tissus, favorisant par la même le renouvellement du milieu dans lequel baignent nos cellules. Un autre système de régulation important est représenté par le système nerveux, qui est en relation étroite avec la colonne vertébrale. La résultante de ces trois principes permet de favoriser l’équilibre du milieu intérieur ou homéostasie, ce qu’Andrew Taylor Still dénommait, dans un langage du XIX° siècle: l’auto guérison du corps. (Certains mécanismes physiologiques n’avaient pas encore été mis à jour quand Still écrivait ses mots). Les termes d’ « auto guérison du corps » et de « remèdes naturels » qu’il employait, permettaient d’illustrer le propos. Il nous semble important d’indiquer que l’ostéopathie ne prétend pas tout soigner, et que les bons ostéopathes ne réfutent pas l’usage des médicaments.
- LA DYSFONCTION SOMATIQUE OSTEOPATHIQUE
La dysfonction somatique ostéopathique est une réaction mécanique et physiologique d’une structure du corps en réponse à une contrainte ou une agression. Cela peut être un traumatisme, des efforts répétés, un trouble de la posture, une maladie, un stress psycho émotionnel ou des facteurs environnementaux (mauvaise alimentation, mauvaise hygiène de vie, pollution…)… Elle s’accompagne d’une restriction de la mobilité de la structure concernée. Par le lien des corrélations tissulaires, cette restriction de mobilité retentira à distance sur une ou plusieurs structures.
- LE PHENOMENE D’ADAPTATION/COMPENSATION
En réaction à ce facteur contraignant, le corps organise une réponse qui lui permet de s’adapter à ce nouvel événement. Il essaie de la compenser grâce à diverses stratégies : rééquilibration de sa structure (réaction mécanique en modifiant la tension des muscles ou la mobilité des articulations) et / ou modification de ses fonctions (réaction physiologique au niveau des organes). C’est un phénomène normal qui dans un premier temps est réversible, si le phénomène contraignant cesse ou s’il n’a pas été trop violent. Le corps possédant ses propres mécanismes de régulation, la dysfonction peut se résorber naturellement, sans l’intervention extérieure de l’ostéopathe. La structure incriminée retrouve alors sa pleine fonction et sa totale mobilité. Les adaptations du corps débutent essentiellement en recrutant les muscles car c’est un schéma d’adaptation très rapide et facilement ajustable. C’est pour cela que vous pouvez être pris d’une grande douleur musculaire très rapidement, sans forcément relier celle-ci à un phénomène particulier. Mais le muscle est un grand consommateur d’énergie. L’organisme cherchera alors à trouver une autre solution qui lui permettra de moins puiser dans ses ressources. Votre corps va en quelques sortes, répartir le travail sur plusieurs régions. Vous vous direz que « la douleur s’est déplacée ». C’est en fait le même phénomène qui évolue mais la cause est identique. Lorsque ces mécanismes sont insuffisants, qu’ils n’arrivent pas à réguler cette dysfonction, le corps décompense peu à peu, créant un trouble fonctionnel persistant.
- LE TROUBLE FONCTIONNEL
Le trouble fonctionnel traduit un dysfonctionnement dans l’organisme. Il peut revêtir de nombreuses formes. Il s’accompagne très souvent d’une douleur mais pas obligatoirement ; la douleur n’étant pas proportionnelle à l’intensité du trouble fonctionnel. Il est souvent indiqué que le trouble fonctionnel est un état intermédiaire entre la parfaite santé et le début de la maladie. La réalité est plus complexe. Tous les troubles fonctionnels n’évoluent pas vers une pathologie organique, fort heureusement. Comme nous l’avons indiqué précédemment, l’organisme est en perpétuelle adaptation à son environnement. Le trouble fonctionnel accompagne cet état instable, cette recherche d’un nouvel équilibre mieux adapté à la situation. Il ne devient pathogène (source de maladie) que s’il perdure, que si l’organisme n’arrive pas à retrouver un nouvel état d’équilibre. C’est en cela que l’action de l’ostéopathe est à la fois curative et préventive. L’ostéopathie permet de réduire les méfaits des troubles fonctionnels, soit en supprimant leur cause, soit en réduisant leur impact dans le temps