LE DIAGNOSTIC OSTEOPATHIQUELa démarche ostéopathique n’est pas l’application de protocoles pré établis. Un bon ostéopathe effectue un diagnostic de chaque patient pour déterminer le traitement le mieux adapté. C’est la raison pour laquelle, une grande partie de la consultation est consacrée au questionnement et à l’examen physique du patient. Ne soyez pas étonné si votre praticien vous pose des questions qui vous semblent éloignées de votre problème, ou s’il va regarder, toucher, mobiliser des régions de votre corps qui ne vous font pas mal. Pour comprendre votre trouble fonctionnel et le relier aux structures en dysfonctionnement, l’ostéopathe a besoin de faire :
- Un diagnostic palpatoire pour analyser les mouvements de vos articulations, la souplesse de vos tissus…
- Un diagnostic « étiopathique », qui consiste à relier vos symptômes et les restrictions de mobilité qu’il a mis en évidence, afin de déterminer la cause de votre problème.
- Un diagnostic d’exclusion (parfois appelé diagnostic négatif) pour mettre en évidence d’éventuelles pathologies organiques qui nécessitent alors en priorité, une intervention médicale ou chirurgicale.
Ce n’est qu’à l’issue de cette démarche que l’ostéopathe pourra entreprendre un traitement.
LE TRAITEMENT OSTEOPATHIQUE OU AJUSTEMENT SPECIFIQUEL’ajustement de l’individu à son environnement représente le principe de traitement ostéopathique. Il est de trois ordres, bien qu’un seul soit réellement connu du public. Il répond à des indications et présente des contre indications.
- L’AJUSTEMENT STRUCTUREL
Il concerne toutes les structures musculo-squelettiques, et les enveloppes des muscles ou des organes contenus dans les cavités du corps : crâne, thorax et abdomen. Il consiste en une articulation de la charpente osseuse et une mobilisation des tissus qui enveloppent les muscles et les organes. Il permet de diminuer et rééquilibrer les tensions de ces structures et de favoriser les échanges des liquides qu’elles contiennent : sang, lymphe, liquide céphalo-rachidien…
Les techniques employées sont les mobilisations et les manipulations. Elles sont toutes les deux effectuées uniquement à l’aide des mains. Elles se différencient par l’amplitude et la vitesse de leur mouvement. Les mobilisations se caractérisent par leur grande amplitude de mouvement et leur faible vitesse d’exécution. A l’inverse, les manipulations sont de très petite amplitude et effectuées très rapidement. On parle de techniques à haute vélocité et faible amplitude dans le jargon ostéopathique. Comme elles ne poursuivent pas le même objectif, un bon ostéopathe doit être capable de les réaliser toutes les deux et de déterminer quand l’une ou l’autre est le mieux adaptée.
Sur le plan technique, les deux peuvent être réalisées en s’opposant au sens de restriction de mobilité : on parle alors de techniques directes ou en accompagnant le sens du plus grand mouvement : on parle alors de techniques indirectes.
La liste ci-dessous n’est pas exhaustive mais présente néanmoins la quasi totalité des techniques employées :
- Techniques à haute vélocité et faible amplitude
- Techniques à faible vélocité et grande amplitude
- Techniques d’oscillation
- Techniques de mise en tension tissulaire
- Techniques d’équilibration des tensions tissulaires
- Techniques d’énergie musculaire
- Techniques d’écoute des mouvements involontaires
Que dit la loi concernant le champ de compétence des ostéopathes?
Quelle analyse fait le ROF des restrictions d’actes?
- L’AJUSTEMENT NUTRITIF
Des substances nutritives mal assimilées par l’organisme ou toxiques provoquent une perturbation de sa physiologie. Sans se substituer aux nutritionnistes, l’ajustement nutritif ostéopathique consiste à proposer une correction des défauts alimentaires : soit une diminution des aliments à fort pouvoir toxinique, soit une complémentation des apports en cas de carence.
- L’AJUSTEMENT ENVIRONNEMENTAL
L’hygiène de vie revêt un caractère important en ostéopathie. Si l’hygiène a considérablement progressée depuis l’époque des initiateurs de l’ostéopathie, notre mode de vie moderne offre son cortège de maux, aux rangs desquels le stress occupe une place prépondérante. Des chocs émotionnels, des situations stressantes prolongées ou des conditions écologiques défavorables sont susceptibles de perturber la physiologie de l’organisme. Le trouble fonctionnel qui en découlera n’aura pas alors, une origine uniquement mécanique.
LE VITALISME ET LA VITALITEAu XVIIIème siècle, un débat s’initie dans la communauté scientifique, suite notamment aux découvertes sur la circulation du sang et les sécrétions. On se rend compte que la mécanique ne peut pas tout expliquer dans le monde du vivant mais on manque d’éléments pour apporter d’autres explications. Une doctrine métaphysique est alors élaborée selon laquelle il existe en chaque individu un principe vital, distinct à la fois de l’âme et des propriétés physicochimiques, qui gouverne les phénomènes de vie. Cette théorie spiritualiste soutient que l’homme est une partie organisée de l’univers. La vitalité est-elle un principe réel ou est-elle utilisée faute de meilleure dénomination ou d’explication ? Notre propos n’est pas de trancher ce débat épistémologique mais d’indiquer que le principe de vitalité sous-tend l’évolution du concept ostéopathique. Qu’il guide de façon plus ou moins marquée la pratique des ostéopathes. Cela explique en partie les courants qui font la diversité de l’ostéopathie actuelle et les difficultés de la traduire dans des textes réglementaires qui satisfassent tous les acteurs. Néanmoins, chaque ostéopathe, quelles que soient sa pratique et sa pensée, doit avoir acquis les connaissances et les compétences communes à chaque approche, de manière à garantir la sécurité de ses soins. C’est la mission que s’est fixée le registre des ostéopathes de France depuis 1981.